Deux villes, un même rêve
Les rencontres se déroulent dans deux grandes villes : Kinshasa et Lubumbashi, choisies pour leur capacité à accueillir les matchs dans des stades conformes et accessibles.
À Kinshasa, ce sont sept clubs qui vont se mesurer sur la pelouse :
- AS Vita Club
- FC Les Aigles du Congo
- DC Motema Pembe
- Maniema Union
- Anges Verts
- AC Rangers
- AS Simba
Pendant ce temps, cinq autres clubs sont en lice à Lubumbashi :
- TP Mazembe
- Saint-Eloi Lupopo
- Don Bosco
- Sanga Balende
- FC Tanganyika
Chacun espère obtenir l’une des trois précieuses places qualificatives pour les compétitions interclubs de la CAF. Deux équipes iront en Ligue des Champions, une en Coupe de la Confédération.
Des affiches attendues avec impatience
Le lancement des play-offs a immédiatement plongé les supporters dans l’intensité du tournoi.
À Kinshasa, les Anges Verts ont ouvert le bal contre Maniema Union. Une affiche qui a attiré une foule compacte, curieuse de voir si les “petits” peuvent bousculer les plus expérimentés. Maniema, fort de son parcours honorable lors de la précédente campagne africaine, n’a pas pris ce match à la légère. Sur le terrain, ça s’est vu : engagement, rythme et tensions jusqu’au coup de sifflet final.
Plus tard dans la journée, les Aigles du Congo ont retrouvé AS Vita Club, un remake d’un duel de la saison dernière. Les Aigles, galvanisés par leur passé récent, voulaient confirmer leur montée en puissance. V. Club, malgré les remous internes et les critiques autour de ses performances irrégulières, s’est présenté avec un objectif clair : faire taire les doutes et reconquérir son public.
À Lubumbashi, Saint-Eloi Lupopo a accueilli le surprenant FC Tanganyika. L’équipe de Kalemie, peu attendue à ce niveau, est arrivée avec détermination, bien décidée à s’imposer face aux Cheminots dans leur propre jardin.
Enfin, au stade de Kamalondo, TP Mazembe a croisé le fer avec Don Bosco, dans un duel 100 % lushois. Mazembe, toujours à l’affût d’un retour en force sur la scène continentale, devait s’imposer d’entrée.
Les attentes des supporters
Dans les quartiers populaires comme Matete à Kinshasa ou Kamalondo à Lubumbashi, les discussions vont bon train.
- “Cette année, il faut qu’on soit représentés dignement sur le continent,” lance un chauffeur de taxi devant le stade des Martyrs.
- “Vita doit revenir fort, mais je crois que Les Aigles peuvent surprendre,” réplique un vendeur ambulant.
- À Lubumbashi, un commerçant résume l’ambiance locale : “Mazembe ou rien. Mais attention à Tanganyika, ils jouent sans pression.”
Dans les familles, chez les jeunes, dans les bars de quartier, on scrute les compositions d’équipe, on commente les remplacements. Le football est plus qu’un jeu : il est une affaire collective, un miroir de l’espoir et des frustrations populaires.
Des conditions contestées
Le choix de limiter les rencontres à deux villes ne fait pas l’unanimité. À Kindu, à Mbuji-Mayi ou à Goma, des supporters se disent lésés. “On aurait aimé voir notre équipe ici,” regrette un enseignant de Kisangani. Des dirigeants de clubs auraient eux aussi exprimé leur frustration, jugeant la mesure défavorable aux équipes de l’intérieur du pays.
Mais la ligue reste ferme : logistique, sécurité et diffusion télévisée justifieraient ce choix. Les clubs doivent donc s’adapter.
Et maintenant ?
Le calendrier prévoit une succession de matchs tous les 3 à 5 jours. Les équipes auront peu de répit. Cela pose déjà des défis pour les effectifs :
- blessures à gérer,
- conditions de déplacement,
- fatigue mentale des joueurs.
Certaines formations ont d’ores et déjà mis en place des rotations pour tenir le rythme. D’autres comptent sur la ferveur populaire pour garder le cap.
Une passion intacte malgré tout
Sur les gradins, dans les quartiers et les discussions, la passion pour le football congolais est là. Elle est vibrante, ancrée, tenace. Ce mercredi, les premiers coups de sifflet des play-offs ont fait vibrer les cœurs.
Un jeune supporter, assis sur les marches du stade Tata Raphaël, dit en rangeant son drapeau :
“Tant qu’il y a le ballon, on garde l’espoir.”
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